Sont fous ces Anglais

Publié le par Sandra

    J'inaugure cette catégorie "Comment peut-on être anglais ?", qui est destinée à contenir les particularités étranges ou carrément désagréables du bon peuple briton, par une étrangeté journalistique et éditoriale.

    My Lord And Master, a.k.a. Mon Cher Et Tendre, étant sevré de la lecture du quotidien crypto gauchiste défraîchi qui nous sert de lucarne sur le monde, s'est mis en quête du Guardian à notre arrivée. Quelle ne fut pas ma surprise en le voyant revenir de chez le marchand de journaux équipé d'environ 2 kg de papier. Après investigation, je constate qu'avec le quotidien se trouvaient un supplément éducation, un supplément éducation international, tous deux de grande qualité, d'ailleurs, plus un supplément télé et sport. Donc un truc exceptionnel, pensai-je.

    Las, quand le lendemain MCET récidiva et revint avec le Guardian et son supplément société, accompagnés des suppléments sport et TV apparemment, je compris que l'Anglais ne peut considérer un quotidien comme sérieux s'il ne fournit pas de quoi lire les trois quarts de la journée collé contre le poêle à gaz pour essayer (vainement en général) de se débarrasser de l'humidité acquise en allant acheter le dit journal.

    Il a fallu mettre le holà à l'enthousiasme de MLAM ou la voiture qui nous a servi de base arrière toute la semaine aurait été intégralement fourrée au papier journal ce qui, si on veut voir les choses du bon côté, aurait considérablement amélioré son isolation thermique mais qui aurait rendu la conduite, à gauche déjà périlleuse, encore plus difficile, vu que le papier du Guardian est assez épais et fait un mauvais pare-brise.

    Bref comment font les Anglais qui travaillent et qui ne peuvent passer toute leur journée, une pipe à la bouche, en robe de chambre, à dire "Élémentaire mon cher Watson !" toutes les trois minutes en lisant le journal ? Est-ce qu'ils ne lisent pas le Guardian, auquel cas ce serait un journal de major de l'armée des Indes en retraite et de gentleman of independent means (vu le ton du folliculaire, j'y crois moyennement) ? Est-ce qu'ils gardent tous les Guardians de la semaine pour les lire toute la journée du dimanche au risque de râter messe et vêpres (naughty boys!), comme l'a suggéré MLAM ?

Le mystère demeure absolu. Toutes vos propositions sérieuses de solution seront examinées.

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Sandra, mon petit, il est temps que tu te débarrasse définitivement de cette superstition continentale consistant à croire qu'un journal est fait pour être lu. Ce qui compte, c'est de l'avoir sous le bras dans la rue (ou le bus, ou le salon de thé, etc.), affichant par là son affiliation à tel ou tel lectorat. C'est comme le parapluie.<br /> Le TLS est bien entendu une exception à cette règle pluricentenaire. Ainsi que les pages avec les BD. Et la page 3 du Sun, qu'une personne bien élevée ne lit jamais. Sauf si l'on est un major des Indes en retraite, auquel cas on lira l'intégralité de deux ou trois journaux, mais jamais la page 3 du Sun. À moins qu'on ne soit resté célibataire, ce qui autorise à lire la page 3 du Sun, mais pas News of the World. Sauf si on s'empresse d'envoyer une lettre de protestation à l'éditeur, ce qui reste la stratégie la plus sûre dans tous les cas, pour peu qu'on ait plus de 50 ans (l'âge référencé par l'état civil important évidemment peu : MLAM peut se le permettre sans risque, je n'en doute pas un instant).
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